FENÊTRE D'ENTRE-MONDE





POUR LA PAGE 252









Le jour s'efface lentement  
Glissant sur les vitres
Telle une main sus la peau du souvenir.

À travers la vitre
Le monde se dédouble.
Dehors 
Les arbres nus dressent leurs bras
Vers un ciel de feu.
Dedans 
Les objets familiers s'attardent 
Dans la lumière 
Comme s'ils voulaient retenir le passage.

Le reflet ne ment pas
Il révèle.
Il dit l'intime dans le paysage
Le paysage dans l'intime.
Une tasse de thé
Un livre ouvert
Des chaises immobiles 
Sous une tonnelle absente.

Tout semble attendre.
Même les collines au loin 
Semblent suspendues à ce moment 
Où le dedans et le dehors s'accordent enfin.

Le reflet est une mémoire sans voix
Une promesse sans lieu.
Il ne montre pas ce qu'il est 
Mais ce qu'il pourrait être.
Et dans cette hésitation
Je me tiens entre deux mondes
Entre deux souffles.



Ciel en transparence
Le ciel s'ouvre au dehors
Sans franchir le seuil.









Commentaires

  1. Bonjour Marie- Sylvie, oui temps suspendu entre deux mondes, le dehors, le dedans... bon 31, amitiés, jill

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