LE FIL DE MA VIE

 






LES DÉFIS D' AN'MAÏ 

UNE IMAGE DES MOTS  # 53






LE FIL DE MA VIE



La première image, celle en nuances de gris, résonne en moi comme un écho glaçant de ces moments où l'on m'a laissé pour morte. Je me revois, tel ce corps penché, abandonnée dans ce "local" à poubelles de l'existence, le cœur brisé et l'esprit chancelant. Ce grand sac de cœur derrière moi, ce n'était pas seulement des symboles d'amour mais aussi le poids de toutes ces fois où la vie a tenté de m'assassiner. 

J'ai survécu à l'empoisonnement insidieux d'une poêlée de champignons, à la trahison inattendue des freins de ma voiture, à l'explosion qui aurait dû tout anéantir. 

J'ai survécu à l'agression à l'arme blanche dans la cour du lycée, un instant figé où la vie a failli basculer. 

J'ai survécu à l'épuisement, à ces journées d'agent d'entretien où mon corps, éreinté, était poussé au-delà de ses limites.

J'ai survécu à de longues années de séquestration face à un homme qui m'avait lui aussi laissé pour morte après m'avoir étranglée, me dérobant ma liberté et ma voix.

 Et puis, il y a eu cette chute, celle qui m'a laissé invalide, immobilisée, après avoir voulu me briser les cervicales, me laissant pour morte. Chaque fois, le destin semblait vouloir me jeter, me reléguer au rang des objets inutiles, des cœurs à éliminer...


Mais alors mon regard se tourne vers la seconde photographie, celle qui irradie de couleurs, et mon âme s'apaise. C'est là que je vois mon Samaritain, mon ange gardien, penché sur mon cœur brisé, le recousant avec une patience infinie. Il ne jette rien, il répare tout. Il est celui qui, après chaque épreuve, chaque tentative de me briser, me tend la main et me redonne le souffle, la force de continuer. 

C'est comme dans un jeu, où chaque vie perdue laisse une chance de rejouer, de se relever. Mon ange gardien me donne ces vies supplémentaires, me permettant de surmonter l'insurmontable, de guérir l'inguérissable. Il me rappelle que même si la douleur est immense, même si le deuil est profond comme celui de ma fille Gwendoline mon étoile qui n'a pas eu cette chance de survivre à son agression,  la vie, elle, peut toujours être recousue, rapiécée et retrouver ses couleurs. 

Aujourd'hui, je crois humblement en ce protecteur invisible, en cette force qui me permet de ne jamais abandonner. Car si rien ne se jette vraiment, alors tout peut se réparer. Ainsi la vie, même brisée,  peut toujours être réinventée. 


Même lorsque les ombres tentent de nous jeter, la foi en un fil invisible tisse la résilience, et le cœur, patiemment recousu, retrouve toujours la force de vibrer en couleurs. 

MARIE SYLVIE 




https://mariesylvie.blogspot.com

Commentaires

  1. Un résumé de ta vie poignant, Marie-Sylvie. Quelle force de caractère, bravo !
    Bises et bon vendredi - Zaza

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  2. Quel parcours de vie ! Poignant oui .
    Tu as encore cette force qui te permet de ne jamais abandonner.
    Bien amicalement chère Marie Sylvie
    Bon vendredi

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  3. Je souhaite pour toi que ce ne soit pas du vécu car sinon, tu as un ange gardien qui veille sur toi
    Un récit terrible, comme si ta vie devait être effacée ............

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  4. Il y a des bourreaux sur terre !!!! Quel calvaire.... amicales pensées, jill

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  5. Bonjour Marie-Sylvie. Tu as vécu des choses atroces et tu arrives encxore à écrire de jolis mots. J'admire ton courage

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  6. je lirai le texte parès avoir écrit sur cette image que je découvre.
    FA

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  7. En dépit de ce parcours tumultueux où la mort t'a si souvent frôlée, tu as survécu comme tu nous le racontes de façon poignante ! Oui, tu es une survivante, pleine de cicatrices visibles et invisibles. Recousue, rapiécée tu es une preuve vivante qu'on peut se relever et "retrouver ses couleurs", celles de la vie, plus forte que tout. Merci pour ce témoignage émouvant. Gros bisous

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  8. Bonjour Marie Sylvie, touchant de lire ce que tu as vécu. Tu es forte, très forte ! Je t'admire ; tu sais. Quel courage !

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