L'ÉLOGE DES OMBRES

 



DÉFI  # 316 
FACE À L'INATTENDU !

ÉCRIRE UN TEXTE OÙ SUITE À UN PHÉNOMÈME IMPRÉVISIBLE 
L'ÉLECTRICITÉ VIENT À MANQUER POUR UNE DURÉE INDÉTERMINÉE.

INTÉGRER LES MOTS IMPOSÉS SUIVANT :












Il est des soirs où le monde s'éteint sans prévenir 
Pas de grondement 
Pas de cri 
Juste un souffle qui s'absente.

L'électricité 
Cette rumeur constante s'est volatilisée
Et dans le silence revenu 
Les murs respirent enfin.

La lampe ne s'allume plus.
Le réfrigérateur cesse son chant glacé.
Les écrans 
Ces oracles modernes se taisent 
Et l'on découvre dans l'obscurité une autre forme de clarté.

Une bougie frêle et vacillante devient le centre du monde.
Son halo tremblant dessine des visages anciens sur les murs
Et l'on se souvient ... ou l'on invente
Des gestes oubliés.

Une atourneuse 
Silhouette du passé revient dans l'imaginaire.
Elle orne les femmes de bijoux empruntés.
Elle parle peu 
Mais ses mains racontent des histoires.
Elle connaît l'art de la lenteur
Celui qui ne dépend d'aucun courant.

Autour d'elle les voix s'élèvent 
Mais se perdent dans l' embarbotter.
On parle sans suite 
On cherche les mots
Comme on chercherait des allumettes.
Le langage devient brouillard 
Et dans ce brouillard naît une poésie nouvelle.

Dehors 
Les voitures s'essoufflent dans un étrange marsouinage.
Leur arrière bondit 
Hésite comme si le sol lui-même refusait la vitesse.
Le monde ralentit contraint à l'écoute.
Chaque pas devient une prière
Chaque geste une offrande.

Et pourtant 
Il en est toujours un 
Le tranche-montagne.
Celui qui même dans la pénombre se vante de ses exploits.
Il prétend avoir dompté la nuit 
Avoir rallumé le ciel d'un simple claquement de doigts.

Mais la bougie ne l'écoute pas.
Elle danse indifférente dans son petit théâtre de cire. 
Elle éclaire les visages humbles
Les silences partagés
Les mains qui se cherchent 
Les regards qui s'apprivoisent.

Sans électricité le monde ne s'éteint pas.
Il se transforme.
Il devient plus lent
Plus vrai
Plus proche.
Il nous rend à nous-mêmes 
À nos ombres 
À nos murmures.

Et dans cette nuit sans réseau 
C'est peut-être l'âme qui se rallume.









Commentaires

  1. Bonjour Marie-Sylvien ah sa

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ... sans la fée électricité, c'est certain que la vie redevient rudimentaire, simple, défi réussi haut la plume, merci, amitiés, jill

      Supprimer
  2. Tout devient difficile sans électricité, Marie Sylvie. Cette fée est devenue incontournable avec tous nos équipements modernes...
    Bises et bon début de semaine. Zaza

    RépondreSupprimer
  3. Difficile sans la Fée électricité !!!
    4 mots pas si faciles à placer
    Bon lundi chère Marie Sylvie
    Bien amicalement
    Béa kimcat

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

CROQUEURS DE MOTS # 308

BIENVENUE

ADDICTION À L'ALCOOL