L'ÉTERNEL RÈGNE DE LA GRÂCE

octobre 31, 2025

Au commencement, il y eut l'ombre, une fissure infime dans le cristal de l'obéissance, et par cette brèche minuscule c'est engouffré le grand Règne du Péché.

Il a déployé son étendard d'ébène sur le jardin de nos âmes, et son seul ministre fut la Mort.

Oh, la Mort !

Ce souverain implacable qui n'a besoin d'aucun trône de marbre car il règne depuis le silence de toutes les tombes .

Il a fait du monde un vaste cimetière où chaque battement de cœur n'est qu'un compte à rebours vers la poussière.

Le Péché lui a donné le sceptre, et chaque erreur, chaque manquement, chaque chute est venu fortifier son pouvoir, scellant le destin de l'humanité dans un décret inéluctable :

La corruption puis l'extinction.

Les lois furent données non pour éteindre cette sombre royauté mais, ô paradoxe divin, pour en révéler l'ampleur.

Elles ont agi comme un miroir implacable montrant à quel point le Péché avait pris racine, à quel point sa sève noire circulait dans le bois même de notre être.

Le Péché a régné, écrasant la vie sous la botte lourde de ses conséquences.

Mais l'histoire n'est pas une tragédie sans fin.

Au faîte de la nuit, lorsque le règne du Péché semblait complet et définitif, une aube inattendue se leva sur un gibet.

Alors pour détrôner cette funestre nomarchie, Dieu a choisi d'instaurer un royaune d'une nature radicalement différente :

Le Règne de la Grâce.

Ce nouveau Royaume n'est pas né d'une révolte armée mais d'un don absolu.

Il règne non par la peur de la sanction mais par la justice offerte, immaculée.

Cette justice n'est pas un dû, c'est le vêtement tissé par le sacrifice de Jésus-Christ notre Seigneur.

Il est le Prince venu mourir sur le trône de la Mort elle-même afin de confisquer son pouvoir.

Là où le Péché règnait pour la mort, la Grâce vient régner par la justice pour la Vie Éternelle.

C'est une souveraineté de l'abondance.

Là où l'offense a débordé, la Grâce a surabondé comme une inondation d'Amour qui emporte toute dette.

Elle n'est pas un simple pardon, elle est une reconstitution.

Elle ne se contente pas d'annuler la sentence, elle nous justifie, nous rendant justes aux yeux du Père, non par nos mérites fragiles mais par l'œuvre accomplie d'un seul Homme obéissant.

Le règne de la Grâce n'est pas une simple rémission temporaire.

Il est l'établissement d'une nouvelle ère, d'une nouvelle Vie Éternelle qui commence ici et maintenant, une existence libérée de l'emprise du péché.

C'est la promesse que la dernière parole n'appartiendra pas à la poussière mais à l'Esprit.

Ainsi, chaque fois que nous recevons le pardon, chaque fois que nous faisons le bien non pas par effort stérile mais par élan d'amour, nous proclamons le règne de la Grâce.

Nous sommes les sujets joyeux de cette nouvelle royauté, marchant vers cette Vie Éternelle qui est notre héritage assuré par la seule magnificence de Jésus-Christ notre Seigneur.

Que son Règne soit sans fin.

MARIE SYLVIE