EXPRESSION FRANÇAISE
Il y a des jours où l'on croit s'échapper
mais le vent nous pousse d'un abîme à l'autre.
Charybde murmure ...
Scylla hurle !
Et nous, funambules du naufrage,
Écrivons pour ne pas sombrer
pour ne pas
Cette expression signifie passer d'un danger à un autre encore plus grand ... ou aller de mal en pis .
Elle évoque une situation où en cherchant à éviter un péril on se jette dans un autre tout aussi redoutable voire pire.
Elle vient tout droit de la mythologie grecque et plus précisément de l'Odyssée de Homère.
Ulysse, lors de son périple, doit naviguer entre deux monstres marins :
>>> CHARYBDE, un gigantesque tourbillon situé près des côtes de Sicile, capable d'engloutir des navires entiers.
>>> SCYLLA, une créature à six têtes perchée sur un rocher opposé qui dévore les marins passant trop près.
Ces deux périls sont si proches qu'il est impossible de les éviter tous les deux :
En fuyant l'un, on s'expose à l'autre.
Ce dilemme est devenu une métaphore puissante pour illustrer les choix impossibles ou les situations où chaque issue semble périlleuse.
L'expression est attestée dès le XIXè siècle et reprise par des auteurs comme Jean de La FONTAINE qui l'utilise dans sa fable "La Vieille et les deux servantes" pour illustrer une situation qui empire le problème.
Je fuyais l'abîme croyant fuir la fin
Mais la mer moqueuse
M'a tendu l'autre mâchoire.
À peine avais-je échappé aux tourbillons de Charybde
Cette gueule d'eau qui avale les cieux
Que grondait déjà sur l'autre rive
Le râle affamé de Scylla
La bête à six gorges
Aux cris de vierge noyée.
Chaque choix était une perte
Chaque rive un leurre.
Et moi frêle esquif de chair et d'âme
Je tanguais entre deux désastres
Espérant que le vent
Au moins
Me prenne en pitié.
Mais il n'y a pas de pitié dans les mythes
Seulement des traversées
Et des chants peut-être
Pour que la peur devienne beauté.
Même entre deux monstres
Il reste un souffle
Une étoile qui guide
Un chant que l'on tisse
Pour ne pas sombrer.




Bonjour Marie-Sylvie.... La vie n'est pas tendre, de deux maux on croit choisir le moindre et puis.... Merci, amitiés, jill
RépondreSupprimerCoucou Marie Sylvie.
RépondreSupprimerUne expression bien expliquée et bien poétisée. Bravo.
Bises et bon jeudi. Zaza
Je ne connaissais pas du tout cette expression !
RépondreSupprimerBien expliquée et poétisée
Bon jeudi chère Marie Sylvie
Bien amicalement
Béa kimcat
très bonne analyse de cette expression, beau texte poètique
RépondreSupprimerFA