HUMILITÉ DES SEUILS
Ce proverbe est une petite scène en soi,
une image qui appelle la mesure, l'humilité, la justesse.
Il est d'une simplicité trompeuse. Il parle d'architecture mais il enseigne surtout une manière d'être au monde.
Il rappelle que tout doit être à sa juste proportion. Une porte trop grande déséquilibre la maison comme une ambition trop vaste déséquilibre la vie. La mesure n'est pas une limitation mais une harmonie.
La porte c'est l'apparence.
La maison c'est l'être.
Ce proverbe invite à ne pas chercher à impressionner, à ne pas construire une façade qui dépasse nos fondations intérieures.
L'humilité protège, l'exagération fragilise.
Une porte trop grande laisse entrer le vent, le bruit, le regard. Elle expose ce qui devrait rester protégé. Le proverbe enseigne la valeur de l'espace intérieur, de ce qui n'a pas besoin d'être montré pour exister.
Il rappelle de bâtir notre vie, nos projets, nos relations à la taille de nos forces, de nos désirs, de notre vérité. Ni trop petite par peur, ni trop grande par vanité. Juste ... ajusté.
Une porte modeste n'empêche pas la lumière d'entrer. Elle la filtre, la rend douce, accueillante. L'humilité n'est pas un effacement. C'est une manière de laisser passer ce qui est bon sans inviter le tumulte.
Ne faites pas la porte
Plus grande que la maison.
Ainsi murmure le vent
À ceux qui bâtissent trop vite
Car toute demeure respire
À la taille du cœur qui l'habite.
Une ouverture trop vaste
Laisse entrer le tumulte
Et dissipe la chaleur
Des jours simples.
Mieux vaux une porte discrète
Qui s'ouvre sans fracas
Où l'on devine la lumière
Avant de la recevoir.
Dans les maisons justes
Chaque seuil est une promesse
Et chaque pas un consentement.
On y entre comme on entre chez soi :
Sans vouloir paraître plus large
Que l'espace que l'on peut offrir.
Une belle métaphore, ne pas les yeux plus gros que le ventre, peut aussi se rapprocher de la citation citée
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