MÉMOIRE EN FILIGRANE




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DÉFI DU SAMEDI
 SUJET  # 148

Photographie n°5  - mot intégré : Fatidique 






MÉMOIRE EN FILIGRANE 


Assise dans le train du temps, je scrute la fenêtre, je regarde par la vitre les images du passé s'étirer et s'effacer au rythme de la vitesse du convoi du présent. 
Des souvenirs défilent parfois flous, parfois nets. 
Les instants heureux se dévoilent comme dans les champs dorés baignés de lumière, les vallées ensoleillées, douces et tranquilles, où le cœur s'attarde, ralentit pour savourer chaque détail comme un rire partagé, un regard complice, une senteur oubliée qui revient identique à une brise. Chaque sourire, chaque étreinte, chaque éclat de rire, devient une image précise, presque palpable. 

Mais le train s'emballe parfois, et les souvenirs deviennent silhouettes, brumes, des villages flous avec des clochers aperçus trop vite, des visages esquissés, entrevus sans vraiment les saisir. Ces souvenirs fusent de la même façon qu'une campagne filée à grande allure, et seuls les reliefs les plus marquants restent ancrés comme des montagnes que l'on voit toujours, peu importe la vitesse du train. 

Puis surgit le moment fatidique, ce souvenir qui impose sa présence comme un tunnel où le silence résonne, une gare oubliée qui rappelle une souvenance arrêtée, prédominante. Il ne demande pas que l'on se souvienne, il s'impose. Et pendant quelques instants, tout ralentit. On le traverse, on le contemple longuement, les émotions remontent, le cœur hésite  ... avant que le paysage reprenne sa course, jusqu'à ce que le train reparte. Alors, on repart aussi, un peu changé. 

Certains souvenirs sont comme des gares désaffectées, on ne sait plus lorsque l'on y est passé mais on les reconnaît. D'autres comme ces montagnes majestueuses, restent visibles malgré la cadence sur le rail, imposants et immuables. 

Le voyage continue, au rythme des jours, ponctué d'arrêts imprévus, de virages nostalgiques, de fenêtres entrouvertes sur l'âme. 
Et moi, passagère rêveuse, je me laisse emporter par ce ballet d'images que seule la mémoire sait chorégraphier. Je contemple ce défilé qu'elle a orchestré où chaque perception a son tempo. 


Les souvenirs ne s'effacent pas, ils s'estompent telles les paysages à travers la vitre ... présents, silencieux mais toujours en mouvement. 


MARIE SYLVIE 






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Commentaires

  1. Que j'aime ces voyages en train avec ces paysages qui défilent derrière une vitre !
    Qui me font rêver... Et ces gares de départs et d'arrivées... Moments heureux... Moments douloureux aussi.
    C'est joliment exprimé
    Bon mercredi chère Marie Sylvie
    Bien amicalement

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  2. Le coeur et ses souvenirs, heureux, moins heureux, ça reste gravés en nous, comme dans un album photos... amitiés, jill

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