LE FRISSON D'APRÈS
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DÉFI DU SAMEDI # 879
LE FRISSON D'APRÈS
Cette photographie m'évoque l'hypothermie, ce froid muet qui serre la gorge. Elle murmure ce souvenir d'un froid qui empêche de respirer.
Je ne me souviens pas de la douleur, pas au début. Seulement de cette chaleur brutale, viscérale, comme une fière née de la panique. Mon cœur, tambour en guerre, frappait chaque seconde comme s'il pouvait repousser la mort elle-même. Mon corps, trahi et meurtri, s'était mué en animal. L'adrénaline fuyait mes veines comme de la lave, me prêtant une force venue d'ailleurs. Mon souffle était court, rapide mais vivant. Vivant.
Puis vint le silence.
Lorsque la porte s'est refermée derrière moi, chez moi, lorsque les échos de la violence se sont tus ... le feu s'est éteint.
Et le froid est venu, pas un froid de saison mais un froid ancien, intime. Un froid qui se glisse sous la peau, qui se tapit au creux des os et qui lentement t'arrache la voix.
Chaque inspiration était une bataille, chaque souffle un pic acéré. Mes mains tremblaient comme si l'univers en moi se désintégrait. J'avais si froid que même mes larmes semblaient hésiter à couler. J'étais en vie ...mais plus tout à fait.
J'avais si froid ... jusqu'à ce que mes forces se taisent. J'ai perdu la notion du temps : Quelques jours ? Quelques semaines ? Peut-être quelques mois. Il n'y avait plus de repère, seulement ce vide glacé qui m'a volée à moi-même.
Lorsque mes paupières se sont enfin ouvertes, ce n'était pas un réveil mais c'était une résurgence. Une remontée lente depuis les profondeurs. Mon corps était déserté comme une terre après l'orage. Mes lèvres fendillées murmuraient à peine, et chaque muscle criait famine d'eau, de chaleur, de vie.
Et pourtant, je respirais encore. Mais depuis ... il fait froid même sous ce soleil de Juillet, même sous les draps enroulés comme un cocon. Ce froid là n'est plus une température. C'est une mémoire. Une empreinte sous la peau, une cicatrice invisible que ni le temps ni les saisons n'effacent.
MARIE SYLVIE
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Bonjour Marie-Sylvie, un terrible souvenir que celui-là, la violence qu'on reçoit reste marquée à jamais, beau défi.... amitiés, jill
RépondreSupprimerBonjour Marie-Sylvie. Ton texte est très émouvant et bien écrit : on se croiraitavec toi. Bonne journée
RépondreSupprimerBonjour Marie-Sylvie
RépondreSupprimerTon texte est très bien écrit et nous fait frissonner d'effroi et de douleur.
Amitiés
Miss Yves
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Je ne suis plus chez van Gogh
Quelle souffrance dans ce texte ! Bien plus morale, bien plus enfouie dans les tripes !!! Et cette souffrance là est la plus douloureuse......
RépondreSupprimerUne trerible histoire douloureuse
RépondreSupprimerFA