CE QU'EN DIT MIRABELLE
ATELIER D'ÉCRITURE DE VILLEJEAN CONSIGNE AEV 2425 - 30
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LA MÉLODIE DES ÉTOILES ET DES LARMES
Je m'appelle Mirabelle, et ce soir-là ma chambre était devenue un sanctuaire de sons. Les notes de musique, que j'essayais de déchiffrer avec mes petits doigts sur les touches froides du piano, semblaient s'échapper en arabesques. J'étais là, cachée derrière mon livre de partitions, ma tête plongée dans l'effort. C'était un morceau tellement difficile, et je sentais la frustration monter, mes yeux grands et peut-être un peu effrayée par l'ampleur de la tâche.
À ma gauche, Tata Samantha s'affairait. Elle pliait les dernières serviettes roses, celles que j'aimais tant pour leur douceur. Sa concentration était palpable et le doux bruissement du tissu me parvenait, un murmure rassurant. Derrière elle, les cadres sur le mur veillaient sur la scène silencieuse.
Et puis, il y avait Tonton Ludovic, le mari de Samantha. Il tenait mon cousin germain Bigorneau, dans ses bras. Bigorneau, avec ses grands yeux curieux, semblait déjà observer le monde avec une sagesse inouï.
Tonton Ludovic, lui, me regardait avec cette tendresse qui disait tout sans un mot. La chaleur de la pièce, accentuée par les petites guirlandes lumineuses qui scintillaient, transformait notre maison en un cocon douillet, mais pour moi, la mélodie était une bataille.
🍀🍀🍀🍀
Pourtant malgré l'atmosphère serein, le soir avait apporté son lot de larmes. Les notes avaient fini par se mélanger dans ma tête, et mes doigts s'étaient emmêlés sur le clavier. L'épuisement avait eu raison de ma patience. J'étais à table, ma tête posée sur mes bras, mes cheveux violets en bataille et je sentais les larmes couler silencieusement. Le chandelier au plafond, ses lumières tamisées, n'arrivaient pas à dissiper la mélancolie qui s'était installée en moi. Dehors, la nuit était tombée, et les étoiles scintillaient, indifférentes à mon chagrin.
C'est là que mamie Mamita, la maman de Samantha, est arrivée. Elle s'est assise à côté de moi, sa robe violette douce et chaude. Sa main s'est posée sur la mienne, une présence réconfortante et rassurante. Son regard, si plein de sagesse et de compassion, m'a transpercé. Elle n'avait pas besoin de parler, son simple contact était un baume. Sur la table, entre nous, il y avait une bouteille et des verres, souvenirs d'un repas terminé, et l'attente d'un thé apaisant.
Derrière nous, dans la pièce d'à côté, je pouvais entendre les voix. Samantha était assise au piano maintenant, ses doigts plus agiles que les miens et maman l'accompagnait de sa douce voix mélodieuse. Tonton Ludovic était assis à ses côtés, probablement avec Bigorneau dans ses bras. Ils continuaient la musique, une mélodie douce et familière. J'ai levé la tête, les yeux encore embués de larmes et j'ai regardé Mamita. Elle me regardait, un sourire discret sur les lèvres, comme si elle comprenait que parfois, la musique peut être aussi difficile à comprendre que la vie elle-même. Et que parfois, tout ce dont on a besoin, c'est d'une main tendue et d'un regard aimant pour que les étoiles dans nos cœurs recommencent à briller.
MARIE SYLVIE
Jolie mélodie
RépondreSupprimerJ'ai eu une minette du nom de Mirabelle
Très beau texte sur la musique, l'importance dans nos vies de nos grands-mères... et des autres membres de la famille.
RépondreSupprimerBravo !