ÉCHOS DES JOURS OUBLIÉS

 


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DÉFI DU SAMEDI 
SUJET  # 148







ÉCHOS DES JOURS OUBLIÉS 


Chaque matin c'est le même rituel. Le bourdonnement familier du moulin à café, une mélodie discrète qui précédait toujours le tintement fatidique du réveil à clochettes. 

Une fois le café infusé, je me glissais dans la coquille protectrice du train, la même place, le même wagon. Dehors, le paysage défilait, une symphonie de verts et de jaunes aperçus à travers la vitre encadrée de rouge. Je ne voyais pas vraiment. Mon esprit était déjà ailleurs, dans le tumultueux courant des pensées des jours à venir. Les champs, les collines, les arbres solitaires ... tout cela n'était qu'un flou, une toile de fond à peine enregistrée. 

Pourtant, la nuit, le monde se recomposait. Dans la pénombre de mes rêves, les détails oubliés du jour prenait vie, se magnifiaient. Une fois, j'ai rêvé de la toile d'araignée que j'avais croisé sans y prêter attention, peut-être au détour d'un chemin ou dans le jardin de la gare. Dans mon rêve, elle était parée de milliers de perles de rosée, chaque gouttelette un miroir parfait. C'était une véritable éclipse de la réalité banale, un moment où la beauté minuscule du monde s'imposait avec une clarté éblouissante, révélant la perfection d'une ingénierie naturelle dont mon œil éveillé avait ignoré. 

Ces images oriniques se mêlaient parfois à des visions plus abstraites comme cette illustration publicitaire d'une femme dont le profil était nimbé de taches d'aquarelle, un mélange de jaune et d'ocre, reflètant les pensées et les émotions. C'était le reflet de mon propre esprit, transformant les impressions fugaces du jour en une tapisserie intérieure, où le vu et le ressenti fusionnaient. 

Et puis, il y a ce banc. Je ne sais pas si je l'ai vu un jour réellement ou si c'est un pur produit de mes songes. Un banc solitaire dans la brume matinale, baigné de rayons de lumière qui transperçaient l'obscurité, illuminait l'herbe perlé de rosée. 

C'est là, dans ce lieu hors du temps, que tous ces fragments du quotidien, les champs verts, l'odeur du café, la perfection d'une toile, la douceur d'une pensée, se rejoignent. 
C'est là que le monde que je ne vois pas consciencement le jour vient me chuchoter ses secrets, me rappelant que la vie est une somme de détails, certains perçus, d'autres rêvés, mais tous essentiels à la richesse de l'âme. 


Dans le silence des nuits, des rives du passé se dessinent, perles d'un vécu que l'éveil voile.
L'âme rêve alors les lumières lointaines, ces échos doux des jours oubliés. 

MARIE SYLVIE 





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Commentaires

  1. Les jours oubliés ne s'effacent pas pour autant, belle composition amités, jill

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  2. Entre rêves et réalités, rien ne s'efface...
    Tes jours oubliés sont joliment exprimés
    Bon samedi chère Marie Sylvie
    Bien amicalement

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